Manger
autant que possible de saison est une mesure des plus bénéfiques à
prendre pour sa santé car c’est consommer ce que la nature offre de
mieux au moment où on en a le plus besoin.
Il existe deux raisons principales pour lesquelles il est préférable de
manger les aliments de saison. D’une part, ces aliments sont adaptés à
nos besoins organiques du moment et, de ce fait, nous en tirons le
meilleur bénéfice possible. D’autre part, étant arrivés à pleine
maturité, les aliments de saison contiennent le maximum de nutriments
qu’ils peuvent posséder : vitamines, oligo-éléments, etc … Et puisqu’ils
ne peuvent, à aucun autre moment de l’année en offrir davantage et être
plus énergétiques, les manger à une autre période ne peut qu’amoindrir
leurs bienfaits pour notre organisme.
À
cette moindre valeur énergétique s’ajoute encore le fait que pour être
disponibles en dehors de leur saison, des aliments cultivés dans des
régions différentes révèle qu’il existe des différences significatives.
Par exemple : la teneur du blé en eau, protéines, lipides, cellulose et
sels minéraux, varie du simple au double selon son lieu de provenance.
Les végétaux modifient leur composition chimique selon le sol où ils
croissent. C’est un fait bien connu en phytothérapie.
Par exemple, l’huile essentielle provenant de plantes d’absinthe
poussant autour de Paris contient au maximum 19,5% de thymol, celle de
plantes des Alpes-Maritimes en contient 80,6% !
Ces variations de composition entraînent tout naturellement des effets thérapeutiques très différents sur notre corps. Car, comme les plantes médicinales, les aliments ont des effets physiologiques différents selon leur provenance. Ceux-ci sont moins rapidement visibles, mais ils se manifestent inévitablement à la longue.
Au-delà
des analyses chimiques qui ne traduisent que l’aspect matériel des
choses, les énergies que produisent les aliments sont différentes. On
conçoit en effet aisément que des fruits et légumes qui, pour croître,
ont développé en eux des énergies bien précises pour lutter contre les
conditions de vie de l’endroit (température, degré d’humidité,
ensoleillement…) apportent aux hommes qui les mangent sur place
précisément les énergies dont ils ont besoin, puisque ceux-ci doivent
faire face au même environnement.
Il faut donc consommer local et de saison. Et c’est possible partout, même en Alsace.
Circuit court, qu’est ce que c’est ?
Ne
vous précipitez donc pas au super ou à l’hypermarché proche de chez
vous, où vous trouverez de tout, n’importe quand et à n’importe quel
prix. Si vous achetez chez eux, ayez une petite pensée pour les
producteurs d’ici ou de l’autre bout de la planète qui n’arrivent pas à
vivre avec ce que leur rapporte la vente de leurs produits. Pour avoir
des produits locaux et de saison de qualité il faut privilégier ce que
l’on appelle les circuits courts.
Selon la définition officielle adoptée par le Ministère de l’agriculture est considéré comme un circuit court, un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire.
Ce
mode de commercialisation est aujourd’hui une véritable opportunité
économique. Que ce soit, pour le producteur (sécurisation de son modèle
économique et maintien des petites exploitations), pour le consommateur
(prix ajusté au coût réel) ou encore pour un territoire (création
d’emplois locaux).
On ne peut pas s’y tromper, puisque toutes les chaines de la grande
distribution essayent à présent de récupérer le concept à leur profit en
proposant des produits de producteurs locaux. Mais, ce qu’elles ne vous
disent pas, c’est que ce sont elles qui fixent le prix auquel elles
veulent bien acheter, et non le producteur qui fixe le prix de vente qui
lui permettrait de vivre dignement de son travail.
Il y a donc circuit court et circuit court.
En
premier, il y a la vente directe à la ferme, lors de marchés de
producteurs ou dans des magasins de producteurs locaux. Cette forme de
vente est particulièrement développée en agriculture biologique, puisque
plus d’un producteur bio sur deux vend directement au consommateur au
moins une partie de sa production.
Les paniers de fruits et légumes, proposés dans certaines gares, entrent
également dans cette catégorie, sauf que ces distributions ne sont en
général pas assurées toute l’année mais seulement du printemps à
l’automne, alors qu’à priori nous mangeons aussi des légumes et des
fruits en hiver.
Les Amaps
Autre
forme de vente directe : les amaps, autrement dit les Associations pour
le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Acronyme que tout le monde
croit connaitre à cause du concept de paniers.
Les amaps sont des associations qui sont créées par des consommateurs
pour permettre à des consommateurs de s’approvisionner directement
auprès de producteurs locaux en produits alimentaires frais. Ici, pas
d’intermédiaire. L’association n’achète et ne vend rien ; Elle met en
relation directement consommateurs et producteurs et demande juste une
cotisation annuelle, le plus souvent symbolique.
La distribution en Amap repose sur un contrat annuel liant directement
le consommateur et un ou plusieurs producteurs. Cet engagement permet au
consommateur de recevoir régulièrement des produits frais, locaux, de
saison et pour la plupart bios, à un prix fixé pour toute la durée de la
saison.
Pour
le producteur, c’est l’assurance de vendre sans intermédiaire tout ou
partie de sa production, en ayant une idée précise de ses ventes sur une
période donnée. Cela lui permet aussi d’avoir une garantie de revenus
lui permettant de vivre de son métier et d’investir pour développer son
activité.
Ce n’est donc pas un marché où l’on peut venir s’approvisionner
ponctuellement. Chaque type de produit proposé fait l’objet d’un panier
(et d’un contrat) séparé. Ce n’est donc pas non plus un panier
comprenant un peu de tout.
La plupart des amaps en Alsace propose un large choix de produits : des
légumes, des fruits, du fromage de chèvre et de brebis, des produits
laitiers, des œufs, de la volaille, de la viande de bœuf, de veau, du
pain, de la farine, de la choucroute, du miel…. Mais on peut y trouver
aussi du poisson de rivière, des pâtes fraiches et même des escargots ….
Par contre, il n’y a aucune obligation pour le consommateur de prendre certains produits plus que d’autres. C’est lui qui choisit en fonction de ses besoins et de ses goûts. Donc, contrairement à une idée reçue, il n’y a aucune obligation de prendre obligatoirement des légumes pour pouvoir prendre d’autres produits.
Autre
particularité des amaps : elles fonctionnent toute l’année et les
producteurs sont présents en personne à chaque distribution pour
distribuer leurs produits et répondre aux questions des consommateurs.
Pour connaitre les amaps près de chez vous :
http://www.reseau-amap.org/amap-alsace.
http://www.avenir-bio.fr/amap,haut-rhin,68.
http://www.avenir-bio.fr/amap,bas-rhin,67.
Attention aux faux circuits court
On trouve aussi des circuits courts qui n’en ont que le nom comme, par exemple, la ruche qui dit oui qui
regroupe 2 intermédiaires : le propriétaire de la ruche locale chez
lequel a lieu la distribution et la structure nationale. Chacun
ponctionnant au passage 10% du prix de vente.
Il faut savoir aussi que les ruches ont une conception très élastique du mot local
puisque les producteurs peuvent se situer à plus de 150 kms du point de
distribution. Les produits proposés ne sont pas tous -et de loin- bios.
Et on y trouve de tout (même des pizzas à emporter).
On trouve aussi, parmi ces « faux »circuits courts, de vraies sociétés commerciales qui proposent des formules type « drive », avec commandes par internet et récupération des paniers en un lieu précis. Le seul intérêt de ces structures est de permettre à certains petits producteurs de vendre une partie de leur production, mais dans ce concept on observe aucune relation producteur-consommateur et encore moins de fidélisation.
Et les produits bios des magasins ?
On
peut aussi bien sûr acheter des produits bios dans les magasins
spécialisés, voire même dans des supers ou hypers marchés. Là,
évidemment, nous ne sommes plus dans la vente directe et souvent bien
loin des produits locaux. Il faut donc bien lire les étiquettes.
En effet, on peut se fier aux gages de qualité que représentent certains
labels de produits bio comme le logo européen ou des logos plus
français (AB, Eco Cert…). Les autres logos sont fantaisistes, purement
commerciaux ou ne concernent pas les produits alimentaires.
Attention aux produits bios de provenance hors Communauté Européenne :
ils peuvent être certes cultivés en respectant les normes locales, mais
celles-ci peuvent être moins contraignantes que les normes européennes.
C’est par exemple le cas pour les citrons bios que l’on trouve dans le
commerce, même dans les magasins bios spécialisés. La plupart viennent
du Maroc et sont cultivés en respectant les normes bio du pays, sauf que
celles-ci autorisent l’utilisation de produits chimiques interdits en
Europe.
François TAUREAU
Équipe UFC-Que Choisir Alsace
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