Votée le 17 mars dernier, la loi no 2014-344 relative à la consommation entre progressivement en vigueur. Certaines dispositions liées au cybercommerce sont même applicables à partir d’aujourd’hui 14 juin. Si la plupart d’entre elles sont favorables aux consommateurs, certaines ne vont pas dans le bon sens.
Une meilleure information du client
Le
marchand devra impérativement préciser les caractéristiques des
produits ou des services qu’il vend, leur prix ainsi que l’existence ou
non d’un droit de rétractation. Il devra également informer le
consommateur suffisamment tôt dans le processus de commande des
modalités de paiement et des éventuelles restrictions de livraison.
Un surplus de formalisme en cas de retard de livraison
Dans
le cas où le professionnel ne respecte pas les délais de livraison, le
client devra, avant d’annuler la transaction, lui adresser par e-mail ou
par courrier une mise en demeure en lui laissant un délai
« raisonnable » pour le livrer. Néanmoins, le consommateur pourra
immédiatement annuler le contrat dès lors que la date de livraison
constitue un élément essentiel du contrat (une livraison pour Noël, par
exemple).
Un délai de rétractation étendu…
Le
client dispose désormais de 14 jours au lieu de 7 pour se rétracter. En
cas de commande multiple, ce délai court à partir de la réception du
dernier produit. Il peut le faire par le biais d’un formulaire que le
marchand devra mettre à sa disposition, mais aussi par tout autre moyen
(e-mail, fax, courrier postal…) à condition qu’il puisse par la suite
apporter la preuve de sa démarche. Le client dispose ensuite de 14 jours
supplémentaires pour renvoyer le produit.
… y compris pour les prestations de service
Désormais,
le consommateur ayant souscrit une prestation de service pourra se
rétracter même s’il a demandé la mise en œuvre de cette prestation, ce
qui n’était pas le cas jusque-là. Il sera alors redevable d’une somme « correspondant au service fourni jusqu’à la communication de sa décision de se rétracter ».
Un remboursement plus rapide
En
cas de rétractation ou de retour dans le cadre de la garantie, le
marchand dispose de 14 jours (au lieu de 30) pour rembourser au client
les sommes qu’il a versées. Il peut néanmoins attendre de recevoir
l’article ou une preuve de l’envoi pour procéder au remboursement.
Un remboursement mieux encadré
À
moins d’un accord avec le client, le professionnel doit impérativement
procéder au remboursement en utilisant le moyen de paiement utilisé lors
de l’achat. Le remboursement peut donc être effectué par le biais d’un
avoir ou d’un bon d’achat, si le client a payé avec un avoir ou un bon
d’achat, ce qui était jusque-là impossible. Le professionnel doit
également alerter le client sur le fait que les frais de retour sont à
sa charge et en donner une estimation, sous peine de devoir lui-même les
payer.
Un remboursement limité
Alors
qu’il devait jusqu’à présent retourner l’ensemble des frais perçus à la
commande, le professionnel peut désormais rembourser les frais de
livraison sur la base d’un envoi standard, même si le client a utilisé
un mode de livraison plus coûteux. En outre, le vendeur est en droit
d’appliquer une décote dès lors qu’il constate que le client a essayé le
produit au-delà de ce qui est nécessaire pour « établir la nature, les
caractéristiques et le bon fonctionnement de ces biens ». Reste à en
connaître le montant.
Un dédommagement en cas de retard
Dans
le cas où le remboursement n’a pas eu lieu dans les délais légaux, le
marchand devra verser au client une pénalité correspondant à 5 % du prix
du produit si le retard est compris entre 10 et 20 jours, 10 % entre 20
et 30 jours, 20 % entre 30 et 60 jours, 50 % entre 60 et 90 jours puis
de 5 points supplémentaires par nouveau mois de retard jusqu’au prix du
produit augmenté du taux d’intérêt légal.
La fin des cases pré-cochées
La loi Hamon interdit la vente « forcée » de produits ou de services, notamment par le biais de cases pré-cochées.
Une avancée dans la lutte conte les défaillances d’entreprise
La
DGCCRF pourra désormais infliger directement une sanction à un site
marchand ne respectant pas son injonction. Pour limiter les conséquences
d’une liquidation judiciaire, elle pourra également interdire au site
de prendre des paiements et l’obliger à en informer ses visiteurs. Les
sanctions seront elles aussi renforcées.
Cyril BROSSET
www.quechoisir.org
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